Transfert du passif pénal à l’occasion d’une fusion-absorption

Transfert du passif pénal à l’occasion
d’une fusion-absorption :
la personne morale « Dépersonnifiée »

Newsletter #10 • Mars 2021

La fin d’année 2020 a été marquée par un important revirement de jurisprudence en droit pénal des affaires (Cass. crim., 25 nov. 2020, n° 18-86.955). L’idée classique selon laquelle une société absorbante ne pouvait pas être pénalement poursuivie par la société absorbée n’est plus vraie. Cette évolution va sensiblement marquer l’orientation des audits de risque, puisqu’au risque civil s’ajoute désormais un risque pénal, même commis par une personne morale distincte !

LES FAITS

En l’espèce, un incendie avait frappé en 2002 les entrepôts de stockage d’archives d’une société. Celle-ci avait alors fait l’objet de poursuites du chef de destruction involontaire de bien appartenant à autrui par l’effet d’un incendie provoqué par manquement à une obligation de sécurité ou de prudence imposée par la loi. Or, quelques mois avant l’audience devant le tribunal correctionnel, une fusion-absorption était intervenue. C’est ainsi que les parties civiles firent citer à comparaître la société absorbante. La juridiction de première instance ordonna alors notamment un supplément d’information afin de déterminer les circonstances de l’opération de fusion et de rechercher tout élément relatif à la procédure en cours. En appel, la décision fut confirmée, ce qui donna lieu à un pourvoi formé par l’absorbante.

Par |2021-03-04T12:24:41+01:00mars 4th, 2021|NEWSLETTER|

La rémunération du gérant de société : retour sur quelques précautions

La rémunération du gérant de société : retour sur quelques précautions

Newsletter #9 • Nov/Déc 2020

En matière de rémunération, l’expert-comptable sera toujours bien inspiré de délivrer quelques conseils simples en prenant les précautions qui suivent.

1. Les précautions d’information au moment de la création de la société

La jurisprudence visant les SARL a dégagé le principe suivant lequel la rémunération du gérant doit être déterminée par les statuts et, à défaut, par une décision collective (Cass. com., 25 sept. 2012, n° 11-22754).
Cette rémunération, lorsqu’elle est votée en assemblée générale, est fixée, si les statuts n’en disposent autrement, à la majorité simple, et ne constitue pas une convention réglementée. La Cour de cassation le rappelle régulièrement, comme en témoigne par exemple un bel arrêt, rendu en 2011 (Cass. com., 4 oct. 2011, n° 10-23.398).

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Par |2020-12-11T14:58:15+01:00décembre 10th, 2020|NEWSLETTER|

Gestion des risques professionnels – Attention aux conventions de management FEES

Gestion des risques professionnels – Attention aux conventions de management FEES

Newsletter #8 • Sept/Oct 2020

Les bonnes définitions font les bons débats. La formule générale est particulièrement bien adaptée aux managements fees.

Également appelés « contrat de gestion ou de management », les management fees permettent de confier une mission de direction et de représentation généralement à une société tierce, dont il est convenu qu’elle sera accomplie personnellement par le biais de son propre représentant légal. Cette mission s’accomplit alors parallèlement à celle qui incombe au dirigeant social et sert notamment la structuration de groupes. Aussi, sous l’anglicisme, se cache la vraie qualification : une convention de prestation de service.

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Par |2020-10-01T11:52:53+02:00octobre 1st, 2020|NEWSLETTER|

L’expert-comptable n’est pas au sens pénal le délégataire de son client !

L’expert-comptable n’est pas au sens pénal le délégataire de son client !

Newsletter #6 • Mai 2020

A la suite de la publication d’une lettre mensuelle consacrée à la délégation de pouvoir, un expert-comptable a posé au soussigné une question pertinente : l’expert-comptable peut-il être regardé comme le délégataire de son client ?
Autrement dit, sa lettre de mission est-elle une délégation au sens pénal ?

La réponse est évidemment négative !

En effet, si l’expert-comptable est compétent et rémunéré, il demeure tributaire de son client quant à la connaissance de l’entreprise, il ne constate rien ou peu de chose in situ : il est tiers à l’entreprise.

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Par |2020-10-01T11:46:55+02:00mai 25th, 2020|NEWSLETTER|

Dispositif TRACFIN ou l’histoire d’une dérive

Dispositif TRACFIN ou l’histoire d’une dérive

Newsletter #5 • Janv 2020

La parution de la nouvelle norme LAB du Conseil supérieur de l’Ordre des experts-comptables est l’occasion de revenir sur l’histoire de la lutte contre le blanchiment et le financement du terrorisme.

L’obligation de déclaration de soupçon, en rendant obligatoire la violation du secret professionnel et la délation de son client, constitue une exception a priori contraire à l’esprit qui anime tout professionnel libéral.

En effet, même si la déclaration n’est pas directement adressée à l’autorité de poursuite, TRACFIN fait suivre volontiers tout dossier méritant un traitement judiciaire.

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Par |2020-10-01T11:47:29+02:00janvier 25th, 2020|NEWSLETTER|

Rédaction d’une clause de garantie lors d’une cession de droits sociaux

Rédaction d’une clause de garantie
lors d’une cession de droits sociaux : ne vous trompez pas de bénéficiaire !

Newsletter #4 • Dec 2019

Souvent dite seulement « de garantie de passif », cette clause couvre également la plupart du temps le cessionnaire contre une diminution de l’actif. De sorte qu’il est plus pertinent et prudent de viser la clause comme étant « de garantie d’actifs et de passifs ».

L’idée est toujours la même : le cessionnaire entend se garantir contre tout événement dont le fait générateur serait antérieur à la cession mais dont les effets se révéleraient après celle-ci.

Les passifs couverts, de même que les actifs concernés (créances, stocks, etc.) et leur dépréciation, font en règle générale l’objet d’une attention particulière de la part des rédacteurs d’une telle clause.

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Par |2020-10-01T11:48:01+02:00décembre 25th, 2019|NEWSLETTER|

La démission de l’expert-comptable des impératifs contradictoires ?

La démission de l’expert-comptable des impératifs contradictoires ?

Newsletter #3 • Nov 2019

La mission de l’expert-comptable est complexe dans son esprit : professionnel tenu au secret professionnel devant assister son client dans le cadre de la lettre de mission qui les lie, il est aussi tenu d’appliquer et de faire appliquer la loi (article 143 du Code de déontologie des experts-comptables).

Si a priori ces exigences n’ont rien de contradictoire, la pratique révèle que selon les intérêts poursuivis il y aura parfois divergences.

Tout est une question de perspectives, et c’est précisément dans ces circonstances que l’expert-comptable est exposé à un risque.

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Par |2020-10-01T11:48:32+02:00novembre 25th, 2019|NEWSLETTER|

La gestion du risque professionnel

La gestion du risque professionnel

Newsletter #2 • Oct 2019

La régularisation demandée à l’expert-comptable : « Tout est en règle, mais j’ai pas fait les papiers »

Tout professionnel du chiffre a déjà été confronté à cette situation délicate où un client potentiel, sans doute de bonne foi, mais dont la rigueur n’est pas la principale qualité, lui explique n’avoir jamais « fait les papiers » tout en précisant que « tout est en règle ».

Les assemblées générales n’ont pas été tenues, les comptes n’ont pas été établis et la question des pièces justificatives est en suspens. Accepter un tel dossier sans s’interroger sur son éventuelle responsabilité serait une erreur et la réponse à donner doit découler d’une première analyse du dossier ; elle doit être mise en perspective avec :

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Par |2020-10-01T11:49:23+02:00octobre 25th, 2019|NEWSLETTER|

Lorsqu’une entreprise se développe, pensez à la délégation de pouvoirs !

Lorsqu’une entreprise se développe, pensez à la délégation de pouvoirs !

Newsletter #1 • Sept 2019

Le contentieux des affaires a ses grands classiques. Parmi eux, le plus récurrent est sans doute l’absence de formalisation. La délégation de pouvoirs en est un exemple topique. Une société se développe et le dirigeant, qui était initialement sur tous les fronts, délègue au fur et à mesure des recrutements, certaines tâches.

La gestion s’exerce sur un mode informel : « c’est mieux, plus rapide, et puis… tout le monde se connaît au sein de la structure ! »

Tout se passe bien donc, jusqu’au jour où survient une difficulté, qui peut être de plusieurs ordres : on découvre que les normes d’hygiène ou de sécurité ne sont pas respectées (souvent à la suite d’un accident entraînant des blessures voire la mort – spécialement dans le secteur du bâtiment ou des transports), qu’une partie de la production est contrefaite, ou que des salariés ont été recrutés dans des conditions douteuses.

Par |2020-05-25T10:44:25+02:00septembre 25th, 2019|NEWSLETTER|
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